Donnerstag, 31. Januar 2013

Mo' Fo' Festival, Saint Ouen, 27.10.13


Concert: Mo'Fo' Festival 2013 avec entres autres: Liesa van Aa, Anika et Trust
Lieu: Mains d'oeuvres, Saint Ouen 
Date: 27.01.2013


Dimanche 27 janvier. Journée pop germanique (new wave et autres curiosités) au Mo' Fo Festival 2013 à Saint Ouen.  En tant qu'allemand vivant depuis 10 ans a Paris, j'étais forcément attiré par cette affiche.


 
Mais la veille,  le couple franco-allemand Stereo Total avait annulé en dernière minute sa participation pour raison de santé. Remplacé par le canadien Trust, l'affiche était déjà moins germanique.

Mais peu importe, j'aime des artistes du monde entier et je ne suis pas du tout uniquement focalisé sur la musique allemande, même si j'avoue que le concert de Kraftwerk que j'avais vu récemment à Düsseldorf était une grosse claque!!!

Ma journée musicale au Mo'Fo' débutait avec le concert de la flammande Liesa Van der Aa sur la plus petite des deux scènes.





Je me suis demandé si les belges flammandes comptaient comme allemandes (on nous avait promis pop germanique, non?), à cause de leur langue, qui est plus proche de l'allemand que du français c'est vrai. Mais c'était simplement avant le début du concert, puisque après c'était juste une question de violon hypnotique, de boucles, d'ambiance à la PJ Harvey et d'une fille blonde très naturelle, mais dotée d'un feu et un charisme sur scène remarquables. Il ne faut surtout pas croire qu'elle sonne comme Owen Pallett qui lui aussi fait des choses épatantes avec son violon à l'aide des boucles. Les voix ne sont pas du tout comparables (lui avec sa voix enchanteresse et pure, elle avec sa voix très forte et chargée d'émotions) et l'ambiance crée est tout à fait différente.

Chez lui c'est aérien, doux, planant. Chez elle c'est sombre, lourd, dramatique. Le ciel est menaçant et le tonnerre pas loin. C'est une sorte d'Anna Calvi avec un violon.




Pour moi son premier titre était déjà le meilleur. Il s'appellait Birds In Berlin (et bien voila la pop germanique!) et montrait déjà toutes les qualités de la jeune belge. Ce talent de mettre couche sur couche pour se créer son propre "One woman choir", cette capacité à monter l'intensité au cours d'une chanson, de gonfler le ballon jusqu'à ce qu'il explose presque.


J'étais happé par cette prestation et restait très concentré pendant les 20 premières minutes. Après le concert ne s'est pas dégradé, mais parfois j'aurais souhaité juste un peu plus de légerté. C'était un brin too much, too heavy, too much drama. Que l'on écoute Lou ou Lost Souvenir jusqu'à la fin pour comprendre ce que je veux dire. L'ambiance était parfois proche d'une Dessert Session de Josh Homme, qui lui, fait du rock stoner. Si on veut, on pourrait qualifier la musique de Liesa comme du pop de chambre à violon stoner. Lourd comme une pierre. Chaud  comme le feu. Sensuel comme ...! Et en plus Liesa utilisait son violon presque comme une guitare, un effet bluffant!

Je n'ai pas trop aimé la reprise de Nightclubbing d'Iggy Pop, mais c'est pas forcément la faute de Liesa, je ne suis pas grand fan d'Iggy, c'est tout.

La musique de Van der Aa te coupe le souffle, te prend aux tripes, mais il faut que tu sois prêt à  tenir 45 minutes. C'était pas toujours mon cas, j'ai un peu décroché vers la fin.

Manque de concentration ou "faute" de l'artiste, qui sait? En tout cas, il est évident que Liesa est un immense talent. Elle a "le truc" c'est sûr. Mais j'ai peut-être besoin d'un peu plus de temps pour être tout feu tout flamme et me familiariser avec son univers beau mais étrange.

Après le concert j'ai appris que Liesa van der Aa avait enregistré son premier album dans le studio des "Einstürzende Neubauten". Vu comme ça ce n'est pas exclu de la compter un peu comme artiste allemande.


 


Sur l'autre scène il y avait finalement "une vraie allemande". Ou toujours pas. La très grande et très blonde Anika est allemande, mais aussi anglaise et parfaitement bilingue. Elle vit entre Bristol et Berlin et sa musique est un peu un mélange de ces deux cultures musicales. De Bristol elle a l'influence de Portishead et surtout du projet de Geoff Barrow qui s'appelle Beak. Elle publie ces disques sur le label de Beak d'ailleurs. De Berlin elle a ce goût pour la new wave, cette noirceur, cette vraisemblance avec Nico (qui venait de Cologne, mais peu importe).


Comme à son habitude elle ne parlait pas du tout entre ses morceaux. Soit elle estime que ce n'est pas cool, soit elle est vraiment timide. Mais j'avoue que cette froideur passe parfaitement bien avec sa musique monotone et glauque, qui est pourtant si excitante. Elle reprend des classiques et les révisite à sa propre manière. Après c'est difficile de reconnaitre l'original tellement c'est différent. Entouré d'un groupe de mecs efficace mais sans visages, elle donnait peut être son meilleur concert à Paris (oups, Saint Ouen, ce n'est pas à Paris, pardon!) à ce jour, puisque il y avait plus de punch qu'auparavant. Le tout semblait mieux rodé, plus pro, plus carré, même si le début avec Terry était un peu laborieux et poussif. Etonnant qu'elle ne jouait quasiment que de vieux titres. Depuis la sortie de son premier album sont passés quand même deux ans au moins. Mais bon I Go To Sleep (Ray Davies) ou Masters Of War (Bob Dylan) restent des morceaux très classes, même si la fin avec In The City (Chromatics) et Officer Officer (seule chanson vraiment rapide dans le set) était encore meilleur.



Une fin vraiment convaincante, mais un manque assez déçevant de nouveaux titres  et une chanteuse très froide confirmant l'image cliché des français sur les Allemandes. Le truc le plus fou qu'elle a fait pendant son concert? Ben elle s'est positionné avec son pied de micro à trois reprises très près du bord de la scène, quasiment en contact direct avec les fans, mais jamais pour longtemps.

Anika reste un mystère. 


 




Après c'était la grande  fête pour les clubbeurs avec les beats électriques du canadien Trust qui a fait bouger les filles pendant presque une heure ultra dynamique. C'était super rentre dedans, puissant et hypnotique avec un son proche d'un  jeux de vidéo. On voyait le chanteur avec la voix nasale à peine, mais c'était pas important. Ses morceaux étaient addictifs et j'ai passé un très bon moment, même si je ne suis pas grand fan de la musique électronique.



Dans l'ensemble une très belle journée (germanique ou pas, on s'en fout) d'un festival que j'adore! Mias le plat ud jour était un peu cher. 7, 50 Euro pour un peu de riz et du poulet, c'est abusé.

à l'année prochaine, Mo' Fo'!




 

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