Concerts: Festival les femmes s'en mêlent
Lieu: plusieurs endroits à Paris
Date: du 20 au 30 mars 2012Lieu: plusieurs endroits à Paris
Le sublime festival "les Femmes s'en mêlent 2012" fait déjà partie de l'histoire. Mais c'était tellement beau que j'ai envie de revivre cela chronologiquement avec vous.
20 & 21 mars 2012: Institut suédois: Britta Persson
Les suédoises sont les bienvenues aux "femmes s'en mêlent" depuis longtemps et j'adore ces artistes scandinaves, mais bizarrement je n'ai jamais mis les pieds à l'institut suédois. A chaque fois c'était vite complet et 2012 n'échappa pas à cette règle. Dommage!
22 mars: Point Ephémère: Le Volume Courbe, Ela Orlans, Christine And The Queens:
J'ai raté le concert de Christine And The Queens, mais pour mon chouchou Ela Orleans j'étais parfaitement à l'heure. La polonaise globe-trotteuse vit désormais à Glasgow en Ecosse. Elle a laissé derrière elle Brooklyn, qui lui a peut-être inspiré la noirceur velvetienne qui est inhérente à ses étranges morceaux. Orleans compose "des films pour les oreilles" et cela s'entend. Avec une voix éthérée et noyée dans des réverbs , elle bricole à l'aide d'un synthé et de sa guitare une musique étrange, hallucinogène et enivrante. Elle utilise des techniques modernes comme des loops et des samples pour aboutir à un résultat bluffant. Ces morceaux ne ressemblent à rien de connu. C'est un mélange épatant de pop 60ies, de chanson, du dub step, de bossa nova et de musique d'ambiance.
Inutile de dire que le public était assez surpris, voire irrité d'entendre cela. Mais peu importe, on ne peut pas plaire à tout le monde et c'était très courageux et cool d'inviter une artiste expérimentale comme cela . Moi je suis fan!
Le Volume Courbe ont clos la soirée. Emmené par la mignonne chanteuse Charlotte Marionneau (l'ex de Kevin Shields de My Bloody Valentine!) ils ont mis un sourire aux lèvres des spectateurs. Le caractère ultra attachant de la chanteuse y était pour beaucoup, mais la très belle violoniste blonde a su également chauffer la salle. Les morceaux, parfois chantés en anglais, parfois en français étaient un peu inégaux, mais toujours intimistes, sincères et sans chichi. Un groupe de 7 membres, qui a laissé une bonne impression et donne envie de les voir un peu plus souvent à Paris à l'avenir.
23 mars: Théatre de la cité internationale: Dark Dark Dark & Dom
Dom c'est le pseudonyme d'une la jeune brésilienne, installée à Paris. Elle est violoncelliste et parle très très bien français. Pourtant les chansons étaient toutes chantées en portugais ou espagnol... Entourée de Stéphane Milochevitch (Thousand) à la guitare acoustique et d'un pianiste, elle a charmé le public, venu en masse (c'était complet) dans ce très beau théàtre de la cité universitaire. C'était parfaitement maitrisé et arrangé. On sentait tout de suite que cette fille naturelle et bien elevéee a beaucoup de talent et que l'avenir lui appartient. Même sans comprendre les paroles, nous plongions dans l'ambiance doucement mélancolique des ces chansons. Une découverte! Affaire à suivre...
Dark Dark Dark sont déjà un peu plus expérimentés que Dom. Les Américains de Minneapolis ont joué souvent dans la capitale française, mais ils n'ont jamais interprété autant de nouveaux morceaux qu'aujourd'hui. Nona Marie Invie (sans ses lunettes obligatoires cette fois-ci!), chanteuse à la voix rauque et ultra sexy, expliquait qu'ils en ont un peu marre de jouer à chaque fois des vieux trucs. Pourtant on ne se lasse pas de la beauté des classiques très sombres envoutants comme Daydreaming ou Wild Goose Chase. La pop de chambre de Dark Dark Dark est vraiment un bonheur pour tous les sens, les arrangements sont ciselés et le jeu harmonieux de l'accordéon, de la clarinette et du piano simplement parfait.
Peut être pas leur meilleur concert (la chanteuse était un peu fatiguée et malade, elle buvait ans cesse du thé), mais une prestation qui nous fait languir la sortie du nouvel album.
24 mars, Théatre de la cite inetrnationale: Mirel Wager & Dillon:
Mirel Wagner m'avait déjà séduit à l'institut finlandais en décembre dernier. La jeune finlandaise, d'origine éthiopienne est une digne héritière des folkeuses tristes comme Vashti Bunyan, Joni Mitchell ou Sibylle Baier et dispose d'une voix douce et ensorcelante. C'est ce qu'elle fait est minimaliste. Quelques accords de guitares, des paroles très sombres et sa voix sublime, c'est tout. Il y avait des spectateurs dans le théàtre qui trouvaient cela trop dépouillé, trop simple, mais j'étais encore une fois sous le charme de cette chanteuse attachante et atypique. Avec trois fois rien elle crée un maximum d'émotions et malgré la noirceur de ses compositions elle était capable de me consoler et faire oublier mes soucis pour un moment.
La berlinoise Dillon, qui jouait ensuite était l'exacte opposée de Wagner. Au lieu de proposer une musique calme et acoustique, elle se servait d'un gros son électronique qui faisait vibrer le théâtre. Avec un deuxième musicien derrière les synthés, elle distillait des chansons dynamiques et fragiles en même temps. Dotée d'un voix jazzy et vulnérable, cette fille a déjà séduit les critiques et est en train de conquérir un public de plus en plus large. Son style rappelle Austra, Fever Ray, Likke Li et Zola Jesus, mais il y a quand même une note très personnelle dans sa musique. C'était bouleversant, dramatique et théâtral et le public de la Cité applaudissait de plus en plus fort. A la fin Dillon a même fait chanter les spectateurs et elle semblait très émue en quittant la scène. Un petit triomphe!
26 mars, Divan Du Monde, Thus:owls, Still Corners et Beth Jeans Houghton:
Les suédois de Thus:owls ont eu le droit d'ouvrir le bal au Divan Du Monde. Je dit suédois parce que la chanteuse Erika Angell vient d'un petite île de là-bas. Mais son mari, le guitariste Simon Angell est canadien et connu comme membre de Patrick Watson. On peut donc parler d'une formation suédo-canadienne, puisque les deux sont les musiciens les plus importants dans ce groupe élégant, original et difficilement classable. Leur musique est très complexe, dramatique et sensuelle, les arrangements raffinés et loin de la pop mainstream et bubblegum. Ce qui fait que ça ne rentre pas directement dans l'oreille. J'ai eu du mal à me souvenir des mélodies de leurs nouvelles chansons tout en sachant que la beauté se développe chez eux seulement après plusieurs écoutes. Ce qui m'a le plus marqué dans leur concert, c'était la jeu de guitare à l'aide d'une cuillère, même d'une chaine et les collants sexy d'Erica.
Still Corners avait eux aussi du sex appeal à revendre et là je parle bien évidemment de la belle chanteuse blonde Tessa Murray. Mais cette fille n'est pas seulement jolie, elle chante aussi extraordinairement bien. Sa voix douce et éthérée me faisait penser à Mazzy Star ou Elizabeth Fraser des Cocteau Twins, mais heureusement les Still Corners ne se contentent pas seulement de reproduire le ses formations dream pop cultes. En live leurs superbes chansons étaient nettement supérieures aux versions de l'album qui n'est pas mal, mais un peu stérile. Le guitariste était exceptionnel. Avec ses riffs noisy et distordus il m'euphorisait au plus haut point et l'ensemble de la voix, de la guitare et des vidéos faisait mouche. Un des meilleurs concerts de cette édition des femmes s'en mêlent 2012!
Beth Jeans Houghton fournissait un peu le contraire de que j'ai dit sur les Still Corners. J'adore son disque ultra entêtant, varié et fun, mais en live ils me manquaient clairement les cordes qu'on peut écouter sur disque. Certes, le groupe faisait de son mieux pour compenser, mais les chansons ne me faisaient pas grand impression ce soir-là, malgré une trompette jubilatoire. Ce qui impressionait le plus était le look et le caractère bien trompé de la fausse blonde. Avec ses lèvres rouge bling bling, elle ressemblait à une pin up girl des années 50 et aurait certainement gagné beaucoup d'argent ici à Pigalle aux heures de gloire de cette époque. Elle était drôle, souriante et charismatique, faisant des blagues avec une banane sur Adolf Hitler (!) et proposait meme une reprise marrante de Madonna. Le rappel sonnait comme du Ramones ce qui prouve la diversité de cette très jeune fille (22 ans!) un peu folle.
Vont suivre: mes commentaires sur les concerts de Dum Dum Girls, Masquer, Mensch, Ladylike Lily, My Brightest Diamond, Giana Factory...
0 Kommentare :
Kommentar veröffentlichen