Mittwoch, 26. Juni 2013

Pauline Drand, Paris, 19.06.13


Concert: Pauline Drand, 
Lieu: Paris, Le Lautrec 
Date: 19 juin 2013 
Spectateurs: environ 25
Durée du concert: environ 50 minutes 

Texte par Philippe A., Photos par Oliver Peel

Je viens juste de passer la cinquantaine et la plupart des concerts auxquels j’ai assisté se sont déroulés dans les années 80 et 90. L’année dernière une session de Mina Tindle (l’autre Pauline) sur Canal Plus devait raviver mon intérêt pour la scène parisienne tant sur disque que sur scène. 



Je découvrais très vite The Rodeo, les Thousand, Myra Lee, Maissiat, Maud Lübeck, Catherine Watine, Malvina Meinier, mais aussi celles sont devenues mes « chouchoutes » : Les Colettes (photo), *Pagan Poetry* et Lidwine. 

Très vite également je sympathisais avec deux défricheurs de talents : Mélanie Fazi et Oliver Peel. Aujourd’hui le beau concert auquel j’ai pu assister, je le dois à Oliver. Depuis le début de l’année en effet, il loue régulièrement le talent de Pauline Drand, jeune folkeuse dont il apprécie tant les titres en anglais que les chansons en français qui lui font penser à Françoiz Breut. 

Personnellement, je ne connaissais que les titres accessibles sur souncloud : https://soundcloud.com/paulinedrand 

 Bien avant le concert, je m’étais pris d’une grande passion pour les titres «The Daughter of The Wind» et «Where did they go My Horses Left", titres parfaits qui sonnent comme des classiques et dont la médlodie nous hante de longues heures.











Le concert de ce soir a lieu dans la cave minuscule d’un bar de Pigalle. La journée a été chaotique, alternant déluges d’eau, coups de foudre et variation de température importante. Durant son concert, Pauline nous dira avec une pointe de malice : « je chante des chansons tristes, mais ce soir je me suis habillée avec des couleurs gaies pour compenser. » 




Cette phrase me semble emblématique de cette soirée, hantée d’une douce mélancolie. Chansons en anglais et titres en français se succèdent. De même la guitare sèche laisse parfois la place à une belle guitare électrique. Tout n’est pas parfait. Le répertoire manque parfois d’homogénéité, mais c’est aussi la force de cette jeune artiste. Elle se cherche, explore différentes pistes et réussit à tirer parti de concerts auxquels elle a assisté il y a peu (je pense notamment à la Peel Session qui lui a permis de découvrir Françoiz Breut). 

On ne peut pas dire d’elle « a star is born », ce serait prématuré. Mais le potentiel est bien là et il est immense. 

Le concert commence par le traditionnel A place to stay , morceau classique de l’artiste interprété à la guitare sèche et qui met en avant un de ses grand atouts : une belle voix profonde à l’étonnante maturité. 



Pauline enchaîne ensuite avec Césarée, une création en français. Est-ce que c’est parce que c’est la 1ère fois que je l’entends chanter en français ? J’avoue avoir du mal à entrer dans ce nouvel univers. Je dois toutefois avouer être agréablement surpris par la couleur que prend la voix de Pauline en français. Cette artiste aurait-elle deux visages ? 
  
Suit une divine surprise : la reprise de Si tu disais de Françoiz Breut. J’adore cette dernière depuis plus de 20 ans. La reprise de Pauline était risquée, le pari est réussi. J’en ai de frissons de bonheur, tant le morceau est frais. 

Elle s’empare ensuite d’une guitare électrique pour chanter 15 lights, morceau composé à Beyrouth : belle chanson, la guitare électrique sied à merveille au répertoire de Pauline. Puis elle enchaîne par Where did they go My Horses Left, version parfaite du morceau entendu sur bandcamp. Suit, un second morceau composé à Beyrouth, Sleep my Darling Sleep : la mélancolie sied bien à Pauline Drand. 

Son regard me fait penser à la Nico des années 70. S’ensuit un morceau qui s’intitule Aux jours de juillet , cette jeune chanteuse a plusieurs cordes à son arc . Le titre est agréable. Là encore sa voix « française » séduit totalement. 

Pauline interprète ensuite deux morceaux en anglais : l’incomparable Daughter of The Wind (personnellement je suis aux anges) et un inédit de belle facture : The Shore. Elle conclue ensuite son set d’un élégant ne me quitte pas. Je tire de cette soirée une très agréable sensation. L’image du 1er concert de Jeff Buckley aux bouffes du nord m’est souvent venu à l’esprit. C’est un des plus beaux concerts auquel j’ai jamais assisté en trente ans, mais l’hypersensibilité du personnage laissait supposer la fin que l’on sait aujourd’hui. 
  
Les propos de Pauline et d’Oliver ont su me rassurer sous la mélancolie de ses chansons, se cache une jeune femme qui aime la vie. J’en suis ravi. J’ai par le passé croisé trop d’étoiles filantes dont certains de très près (Dominique Laboubée des Dogs notamment). Le slogan «Die Young, Stay Pretty» est une fumisterie ! Longue vie et belle carrière à Pauline Drand ! 

 Set List : 

- A place to stay
- Césarée 
- Si tu disais (reprise de Françoiz Breut) 
- Fifteen lights 
- Where did they go My horses Left
- Sleep my darling sleep
- Aux jours de juillet 
- Daughter on the wind 
- The shore 
- Cinq heures 
- Ne me quitte pas.





 

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