Concert: Sophie Hunger
Lieu: Le Café de la Danse, Paris
Date:
10/11/2012
Spectateurs: complet, environ 500
Durée du concert: 90 minutes
Sophie
Hunger admire son compatriote, le génial tennisman Roger Federer mais
elle a aussi fait part de sa sympathie pour certaines idées sociales et
solidaires, si l'on en croit les interviews qu'elle avait donné.
Cela
ne plaisait pas à un fan sur Facebook, qui a trouvé que Sophie se
comportait d'une manière infantile et naive. Comment admirer un
sportsman grassement payé et avoir des idées de gauche en même temps?
Non ça ne va pas ensemble, selon lui.
Mais
dans nos temps modernes, le comportement de Sophie n'est pas anormal.
Il y a plein de socialistes qui adorent le champagne et les montres de
luxe (il y avait un article là-dessus récemment), mais aussi des
capitalistes qui se fichent de l'argent et qui ne dépensent quasiment
rien, comme le fondateur d'Ikea ou le jeune Steve Jobs, qui marchait
toujours pieds nus et ne se lavait pas.
"30
c'est le nouveau 20, les riches sont les nouveaux malins, la liberté
c'est la nouvelle prison, l'Allemagne c'est la nouvelle Turquie etc.
dans
sa nouvelle chanson "Das Neue" Hunger parle des changements des règles
et de comportements et de la fin des idées reçues. D'abord les paroles
semblent bizarres et je me suis même dit que c'était n'importe quoi
("Les non fumeurs sont les nouveaux fumeurs", hein??), mais finalement
ce n'est pas si idiot que cela, parce que le monde change vite. Et puis,
c'est évident, ce ne sont que des jeux de mots pour faire réfléchir
l'audience!
Beaucoup
moins clair en revanche sont ses sentiments et sa grande pitié envers la pauvre statue
de la liberté (Z' Lied Vor Freiheitsstatue), "qui ne peut pas bouger, ne
pas se développer et qui est, sans le vouloir, prise en photo sans
cesse." C'était de l'ironie de Sophie? Elle était sérieuse là? Cela
avait quand même l'air absurde son truc avec cette statue! Mais bon, les
artistes doivent avoir des idées un peu folles de temps en temps pour
imaginer des choses à priori impossibles. Même Saint- Exupery le dit dans
son Petit Prince. Les grandes personnes n'ont pas d'imagination, elle ne pensent
qu'en chiffres, et ne sont pas capables de voir avec le coeur.
Et
c'est peut-être exactement ça, la force de Sophie. Se garder son côté
enfant, d'être capable de voir avec son coeur (cela a l'air kitsch je
sais...). Vu comme cela c'est logique qu'elle puisse s'enflammer pour un
riche tennisman et des communistes en même temps. Ce n'est pas
contradictoire.
De
toute façon il y a une chose qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est
qu'elle ne mette pas tout son cœur dans ces chansons. Elle les vit à
fond, développe une énergie folle et devient presque une furie.
Incroyable si on voit les photos promotionnelles où elle a
toujours l'air si sage. Les concerts de Sophie sont hautement
émotionnels, le show au Café de la Danse ne faisait pas exception à
cette règle. Elle est vraiment capable de se connecter avec son public,
de partager ses émotions les plus intimes. C'est une artiste habitée,
authentique et fort attachante. Son beau sourire fait craquer plein de
gens, mais une de ses qualités la plus remarquable c'est sa tendresse et
sa lenteur (mais bon, elle est suisse quand même!) A chaque fois elle
prend tout son temps pour expliquer les paroles de ses chansons ou pour
présenter son groupe. Un groupe qui a changé au fil des dernières
années d'ailleurs. Des membres importants comme Michael Flury et
Christian Prader sont partis, d'autres comme la violoncelliste Sara
Oswald ou le multiinstrumentaliste parisien Alexis Anerilles sont venus.
Vu
que le groupe est assez nouveau, c'était impressionnant de voir à quel point ils jouaient
déjà si bien ensemble. Chaque instrument avait sa place dans les
compositions un peu jazzy et blues si belles et envoûtantes, le trombone
était aussi joli et important que le violoncelle, la trompette, le
piano ou l'orgue hammond. Mais le plus important était bien sûr la voix
parfois douce, parfois forte de Hunger qui chanta pendant 90 minutes
sans faille.
Dans un set bien équilibré mes morceaux favoris parmi les nouveautés étaient Heharun, une belle ballade piano dans laquelle il y a une formidable séquence de trombone, mais aussi le dynamique Holy Hells (mention spéciale pour l'orgue hammond) ou le beatlesque Souldier doté d'un magnifique violoncelle et d'une trompette jubilatoire.
En ce qui concerne son repertoire plus ancien, j'adore toujours le mélancolique Train Song et le très rock Speech, un morceau qu'elle avait enregistré avec son premier groupe nommé Fisher.
Setlist Sophie Hunger, Café de la Danse, Paris
01: Can You See Me?
02: Manhattan
03: Holy Hells
04: The Fallen
05: Heharun
06: Take A Turn
07: Protest Song
08: Le Vent Nous Portera (Noir Desire)
09: Das Neue
10: Personal Religion
11: Citylights
12: Souldier
13: Z'Lied Vor Freiheitsstatue
14: Hotel Belfort
15: Like Like Like
16: Broken English
17: Rerrerrevolution
18: Train People
19: Speech (Fisher)
1 Kommentare :
schöne bilder, die die beschreibung glaubhaft machen.
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