Compte-rendu de la 59ème Oliver Peel Session par Philippe H. avec Lidwine, Laura J. Martin et une ‘petite surprise’.
Trois concerts en acoustique donnés le 12 novembre 2013
Lieu : la Salle de Musique de l’appartement d’Olivier Khai
Durée : trop courte tant la soirée fut belle et la compagnie agréable.
Chronique dédiée à Cléo la fille d’Emmanuelle K pour me faire pardonner de l’avoir confondue avec la petite fille qui figure dans le clip de Tipsy Toes.
Le 15 janvier dernier fut pour moi l’occasion d’assister à mon 1er concert de Lidwine. Il fut donné dans un bar assez bruyant, Le Motel. Lidwine y célébrait la sortie de son second EP : le désormais mythique No Monkey. De nombreux amis de Lidwine s’y étaient donnés rendez-vous : Pauline de Lassus (Mina Tindle), Jayne Amara Ross, Frédéric Oberland, Emma Broughton et d’autres qui allaient me devenir plus familiers : Nathalie Réaux (*Pagan Poetry*), Mélanie Fazzi (Notre Dame aux Ecailles, Serpentine), Catherine Watine (This Quiet Dust), Thomas Guerigen (Troglodis) et Oliver Peel, l’organisateur de la présente session.
Bien que donné dans des conditions sonores difficiles, ce concert restera longtemps dans ma mémoire, notamment pour ce très grand moment qui vit Lidwine interpréter au milieu du public et sans l’aide du moindre micro le toujours inédit Blow The Horns, un des morceaux les plus poignants de l’artiste. Son accompagnement par les excellentes Nathalie Réaux, Diane Sorel, Emma Broughton et Clothilde Veillon ainsi que par deux de ses amies cachées dans le public, Barbara Silverstone et Ludivine Boizard ne fit qu’ajouter à l’intensité du moment.
Depuis cette date l’exceptionnel concert donné aux Combustibles et la belle soirée passée à la Péniche Antipode m’ont conforté dans l’idée que Lidwine fait partie des talents les plus prometteurs de la scène parisienne.
Depuis cette date également je n’avais jamais réussi à assister à une session d’Oliver Peel qui avait pourtant accueillis un certain nombre de talents chers à mon cœur parmi lesquels figurent notamment Arborea et Pauline Drand. C’est un plaisir réel que j’entendis Oliver parler deux projets : organiser une nouvelle session avec Lidwine et une 1ère session avec Les Colettes (Oliver m’imagine fan, il a parfois de drôles d’idées). Quand il décida de présenter le même soir Laura J. Martin, j’y vis l’opportunité d’y découvrir une artiste inconnue, ce qui est toujours agréable.
Après m’être inscrit à la session et y avoir appris la présence probable d’une joyeuse bande (ils se reconnaîtront sans que je les cite), j’eu le plaisir d’apprendre que Lidwine nous réservait une petite surprise. De mon point de vue ce serait sans doute une reprise de Prince ; j’hésitais toutefois entre un titre de Parade ou Purple Rain. La surprise est tout autre et je dois bien l’avouer bien meilleure. Lidwine nous introduit une jeune femme du nom de Tania Caetano. Elle est aussi brune que Lidwine est blonde et va nous interpréter quelques morceaux de Fado a Capella. « J’adore » murmure une voix dans l’assistance.
Personnellement, je suis plus circonspect, mais ne vais pas mettre longtemps à succomber au charme de cette musique traditionnelle portugaise qui se ressent tout autant qu’elle s’écoute.
Sans doute perdons-nous quelque chose en ne comprenant pas les paroles des différents morceaux, mais il n’est pas besoin de les comprendre pour voir ce qui a conduit Lidwine au choix de Tânia Caetano.
Toutes deux, avec des moyens très différents, mais avec une grande sensibilité créent de l’émotion vraie et profonde.
Tania chante 3 classiques dont on trouve de nombreuses versions sur Youtube interprétées par Amália Rodrigues notamment. Je ne deviens pas pour autant Fado’addict mais remercie les deux jeunes femmes pour ce joli moment.
Puis c’est au tour de Lidwine de « prendre possession de la scène ». Elle semble détendue quoiqu’un peu fatiguée. L’absence de micro fait écho en moi. Le lieu va lui permettre de nous offrir une session dans les conditions de son final au Motel ou à la Péniche Antipode. Le frisson d’un bonheur escompté parcoure l’assistance. Autre particularité du concert, Lidwine est venu avec deux instruments : une nouvelle harpe celtique et une autoharp. Pas d’harmonium indien ce soir.
Le set commence avec Duet for Ghosts. J’ai beau avoir entendu ce titre des dizaines de fois, je ne m’en lasse pas. La mélodie est douce et ce texte qui traite de la perdurance de l’amour particulièrement beau. Un texte d’un romantisme rare servi par une mélodie imparable.
Lidwine poursuit par sa reprise de Holy Night. Cette reprise est chère à son cœur, car elle la chante fréquemment et devrait la faire figurer sur son nouvel album. Une nouvelle fois, le plaisir est au rendez-vous. J’exprimerai un seul bémol. Il ne porte pas sur l’interprétation qui une nouvelle fois est exceptionnelle, mais sur le choix du titre. Je ne peux oublier le What the Worlds needs Now dont la version de Lidwine était une des meilleures jamais entendues. Je respecte toutefois son choix artistique.
Pour un morceau, la harpe laisse la place à l’autoharp pour une interprétation à la fois très sobre mais pleine d’énergie de The Pool.
Ce morceau ne figure sur aucun de deux EP, mais on peut en trouver une ancienne vidéo sur le net où Lidwine est accompagnée de Vincent Stockholm. La version de ce soir m’enthousiasme et je suis très intrigué par celle qui figurera sur l’album à venir. Elle sera probablement plus richement orchestrée. Les grands artistes savent donner plusieurs vies à leurs morceaux.
Lidwine nous avoue avoir quelques soucis avec les nouvelles cordes de sa harpe et se sentir fiévreuse.
Cette incorrigible perfectionniste (elle l’est toutefois pour notre grande satisfaction) nous livre pourtant coup sur coup une version parfaite de No Monkey et une version sublime de Back and Forth.
Lidwine conclut son beau concert par le traditionnel Blow The Horns. De Blow The Horns, il n’existe pour l’instant aucune version gravée sur CD. En mai dernier, dans le cadre du Printemps des Comédiens c’est ce titre que Jean Bellorini a demandé à Lidwine de jouer au cours de l’interprétation de Liliom. Je vous recommande vivement de découvrir la vidéo qui a été tournée à cette occasion.
Sur insistance d’Oliver Peel, elle décide alors de faire écho à Tânia Caetano et de chanter In The Half Light a capella. La légère fatigue vocale de la chanteuse est perceptible. Ce que la voix perd en perfection, elle le gagne en fragilité. L’émotion en est alors décuplée et nous sommes nombreux à être profondément touchés par cet instant de grâce. Mélanie Fazzi notamment qui me fait part de son émotion et Thomas Guerigen qui espère que Lidwine renouvellera l’expérience.
Lidwine sera au Café de la Danse le 14 janvier prochain. A un jour près, nous fêtions l’anniversaire du Concert du Motel. Ne loupez pas ce futur rendez-vous.
Ce devrait être BEAU.
Je ne connaissais pas Laura J. Martin avant la session.
Elle entame la session avec Fire Horse issu de son 1er LP The Hangmann Tree. C’est un morceau joyeux et léger à l’image du concert qui va suivre.
Contrairement à Lidwine qui a de grandes capacités vocales, Laura J. Martin chante avec une voix assez frêle mais dont elle exploite toutes les facettes. Sa voix me fait un peu penser à celle d’Emilie Simon, mais une Emilie Simon japonisante et folkisante.
C’est une instrumentiste douée qui passe sans difficulté aucune, de la flûte traversière au banjo, puis du banjo au piano, qui est situé au milieu de la salle de musique. Circulant de la scène au piano et du piano à la scène, elle dispense une joie certaine et son énergie est communicative.
Je ne détaillerai pas les morceaux dont la liste figure en fin de compte-rendu. Près de 10 jours se sont écoulés depuis le concert. Je garde de la prestation de Laura J. Martin le souvenir global d’un moment très agréable. Des artistes comme Lidwine, Nathalie Réaux ou Les Colettes m’émeuvent d’avantage, mais il n’est pas question de nier le plaisir d’un moment de partage très agréable.
A la fin du concert je n’ai pas su résister à l’achat du 2ème LP de la damoiselle : Dazzle Days. Cet album qui a obtenu la note de 8/10 dans Q Magasine m’a plu mais pas totalement convaincu. Ce n’est qu’en téléchargeant The Hangmann Tree, que j’ai enfin adopté Laura J. Martin. Cet album est très varié est réellement enthousiasmant. Je pense notamment à l’excellent Spy, un morceau à la flûte qui incite à la danse.
Un immense Merci à Oliver Peel d’avoir permis ce beau moment et à tous les autres contributeurs (je pense notamment à un maître pâtissier dont beaucoup ont vanté les mérites de la Forêt Noire).
Setlist de Tânia Caetano :
Que estranha forma de vida
Nem as paredes confesso
Povo que lavas no rio
Setlist de Lidwine : (voix et harpe classique sauf mention contraire).
Duet for Ghosts
Holy Night
The Pool (autoharp)
No Monkey
Back and Forth
Blow The Horns
In The Half Light (a capella)
Set list de Laura J. Martin :
Fire Horse
Tom
Hold It Dear (piano with the electronic beat)
The Lesson (piano)
Dream Of Sin
Spy
Half Perfect (piano)
Dokidoki
* premières deux photos par Oliver Peel ©, toutes les autres très belles photos par Hervé Dulongcourty ©, merci à lui!
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