Concert: Babyshambles
Lieu: Le Zénith, Paris
Date: 03.10.2013:
Spectateurs: c'était pas complet, après j'ai du mal à estimer
Durée du concert: 1h et demie
Vient-il, ne vient-il pas? Toujours la
même question embarrassante que les gens se posent avant un concert de
Peter Doherty. Moi je ne me la pose pas trop en fait, parce que dans le
passé j'ai vu plein de concerts de l'enfant terrible anglais et à
chaque fois il est venu, même si c'était parfois avec du retard.
Du retard il (ou plutôt son groupe) en a prit aussi ce jeudi 3 octobre, mais c'était juste une demi heure, ça allait. Personne ne s'est plaint, personne n'a sifflé pendant cette attente devant cet immense poster multicolore signé Damien Hirst qui orne également la pochette du nouvel album Sequel To The Prequel
Je
crois que tout simplement, ceux qui en ont ras le bol des (pourtant pas si
fréquentes) annulations de concert de Peter ou de son retard ne viennent
plus à ses concerts. Résultat: le Zénith était loin d'afficher complet. Au
contraire, dans la fosse il y avait plein de place pour bouger. Conséquence logique: l'ambiance était souvent étrangement calme, ça bougeait seulement dans les premiers rangs, là ou il y avait toutes les jeunes filles qui s'emballaient pour le moindre petit geste du grand "Peeeeeeeete".
La faute à qui donc pour cette ambiance un peu molle? Pas au groupe! Dès le début ils ont tous tout donné! Peter commença le concert de manière bien dynamique, vêtus de gants (qui sont vite tombés) et d'un chapeau beige. Il était bien en jambe, (assez) bien en voix et visiblement de bonne humeur. Souvent il parlait un peu avec son français approximatif, faisait de petites blagues, tapait dans les mains pour réveiller le public (surtout ceux derrière, "those people on the plastic seats" comme il disait).
L'entrée
en scène fut survoltée. Avec deux morceaux rapides et
bien punchy comme Pipedown et Delivery. les Shambles ont tout de suit
montré qu'ils sont un groupe de punk rock old school. Mais qui dit punk
rock dit aussi chaotique. Ben oui, Les Babyshambles ne sont pas Franz
Ferdinand. Chez eux ce n'est pas rodé, millimétré, bien léché, carré et
pré-étudié, le groupe de Peter reste totalement imprévisible, pour le
meilleur et pour le pire. Ils n'ont donc pas tenu le tempo des dix
premières
minutes, il y avait par la suite toujours quelques temps (un peu)
morts, quelques failles, quelques passages un peu étranges (pourtant on
connaissait déjà la version spéciale de la Marseillaise et aussi les Copains d'Abord
de Brassens révisité par Doherty). Mais on les aime justement pour cela les Babyshambles! Ils
ne te servent pas à chaque fois le même concert, ils ne suivent pas la
setlist et Peter a toujours des idées spontanés, oui il saute d'un
morceau à
l'autre ou intègre en plein milieu d'un morceau la Marsaillaise comme
ici dans le sublime Albion. C'est ça qui est bien selon les fans ou nul (dixit les critiques). Mais
franchement qui a envie d'écouter les disques juste en
plus fort pendant un live? Pas moi en tout cas. Et ceux qui voulaient
des versions alternatives des versions studios étaient bien servi!
Surtout pendant There She Goes, magnifique morceau bluesy (de l'abum
solo Wasteland) ce soir avec un arrangement a l'harmonica (joué par
Mick
Whitnall) à tomber par terre. Ou I Wish, titre d'un vieil Ep, cette
fois-ci avec des trompettes du genre "fête de la bière" et ses paroles: "got no money in my pockets."... Et tout d'un coup il y avait une ambiance folle pour un
moment, avec des gens qui reprennent le refrain en coeur pendant de
longues minutes. Mais cela c'était déjà après plus d'une heure de
concert.
Avant
il y avait des passages bien plus calmes. Surtout quand Peter a joué des
morceaux en solo seul avec sa guitare acoustique. C'était sublime et
bizarrement cet à-côté intimiste marchait étonnement bien dans une
grande salle comme l'est le Zénith. Surprenant et bluffant aussi le duo
avec sa danseuse Céline, qui chantait (avec une voix sensuelle
remarquable!) en anglais et en français).* Puis Peter enchainait avec une
version très tranchante et dynamique de What A Waster, vieux titre des
Libertines (repris par Adam Green d'ailleurs) qui n'a rien perdu de sa
superbe! What A Waster, what a hit! Il conclut cette phase acoustique
par l'intro d'Unbilo Titled et fut suivi par le groupe revenant pour jouer
ensemble un des meilleurs titres des Babyshambles avec les paroles
acides: "you said that you love me why don't you fuck off!?" Je présume
d'ailleurs que ce "fuck off" était adressé à Kate Moss à l'époque, mais
aujourd'hui Peter est avec la française Katia qui filme ses concerts
depuis des années pour préparer un documentaire qui va sûrement être
passionnant. Dans une scène marrante Pete demanda: "est-ce que
monsieur/madame de Vidas est quelque part?"
Coté
morceaux on note que les nouveaux titres ont plutôt bien marché
(Nothing
Comes To Nothing, Farmer's Daughter), mais que seul l'explosif Fireman en
rappel a pu arriver aux genoux des vieux classiques comme Killimangiro, The Man Who Came To Stay
(avec une intro incroyable de She's Lost Control de Joy Division) ou de Delivery.
De toute façon le clou reste et restera peut être pour
toujours Fuck Forever, morceau final, qui pouvait enfin enthousiasmer toute la salle.
Toutes les mains étaient en air, tout le monde chantait à gorge
déployée, c'était exactement l'ambiance que j'espérais pendant tout le
concert. Mais je pense que c'est vraiment difficile de mettre le feu au
Zénith. Cette grande salle à la Villette reste toujours assez froide et
aseptisée et n'a rien avoir avec l'ambiance folle qui peut régner à La
Cigale, à L'Olympia ou au Bataclan. C'est justement dans une de ces
trois salles à taille humaine que j'espère revoir les Babyshambles en
2014. Et j'attends d'entendre Dr No et Picture Me In a Hospital, les
deux meilleurs morceaux du nouvel album qui m'ont vraiment manqué ce
soir au Zénith!
Malgré
les quelques emprunts au registre solo de Peter, on a assisté ce soir à
un une véritable prestation de groupe (dont tous les membres à
l'exception du chanteur portaient des marinières), chose qu'il faut souligner, parce que pleins de nouveaux morceaux n'étaient pas écrites par Doherty tout seul, mais aussi par le bassiste Drew McConnell (que Peter nommait avec un drôle d'accent Dru). On salue aussi l'arrivée d'un nouveau batteur fou furieux, beaucoup moins calme et académique que son prédécesseur*, qui portait pourtant le même nom: Adam.
A la prochaine les Babyshambles!
Du retard il (ou plutôt son groupe) en a prit aussi ce jeudi 3 octobre, mais c'était juste une demi heure, ça allait. Personne ne s'est plaint, personne n'a sifflé pendant cette attente devant cet immense poster multicolore signé Damien Hirst qui orne également la pochette du nouvel album Sequel To The Prequel
La faute à qui donc pour cette ambiance un peu molle? Pas au groupe! Dès le début ils ont tous tout donné! Peter commença le concert de manière bien dynamique, vêtus de gants (qui sont vite tombés) et d'un chapeau beige. Il était bien en jambe, (assez) bien en voix et visiblement de bonne humeur. Souvent il parlait un peu avec son français approximatif, faisait de petites blagues, tapait dans les mains pour réveiller le public (surtout ceux derrière, "those people on the plastic seats" comme il disait).
A la prochaine les Babyshambles!
Setlist:
01: Pipedown
02: Delivery
03: Nothing Comes To Nothing
04: Fall From Grace
05: Farmer's Daughter
06: The Man Who Came To Stay
07: Beg, Steal Or Borrow
08: Killamangiro
09: Morceau acoustique avec Céline
10: What A Waster (Libertines song)
11: Unbilo Titled
12: There She Goes (Peter Doherty song)
13: I Wish
14: Seven Shades Of Nothing
15: Eight Dead Boys
16: For Lovers (Peter Doherty and Wolfman song)
17: La Marsaillaise
18: Les Copains d'Abord (George Brassens)
19: Albion (Marsaillaise, Twist And Shout des Beatles inclus dedans)
20: Fireman
21. Fuck Forever
*
Céline revint plus tard avec l'autre danseuse Octavie pour un vieux
classique de Pete "For Lovers" (à l'époque chanté avec Wolfman)
* si on ne compte pas Danny Goffey et Jamie Morrison qui ont joué un certain temps après le départ d'Adam Ficek
* si on ne compte pas Danny Goffey et Jamie Morrison qui ont joué un certain temps après le départ d'Adam Ficek
Les très chouettes photos viennent du Cargo et sont signé Air. Merci!!
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